Œuvre originale résolument moderne mais ancrée dans la Tradition. Imposant sa forte identité dans le tissu du centre ancien, elle y reste néanmoins parfaitement intégrée, en harmonie et en continuité, en requalifiant et redonnant un sens à l’espace urbain dans une ville qui place toujours la dimension humaine au cœur de son développement. L’Architecture contemporaine se réfère au roman pour ses formes simples et dénudées, et au baroque pour l’ovale de sa coupole. C’est avant tout une Architecture de sens et de conviction.

 

La mise en œuvre d’un symbolisme fort en est la caractéristique principale. Elle s’inscrit dans la tradition toujours vivante bien que devenue plus discrète, des bâtisseurs de cathédrale. Le symbole s’y expose dans le plan et la coupe, dans le traitement de la lumière, et dans le choix des matériaux et des couleurs.

 

Ouvrage d’une grande technicité avec une coupole ovale en pierre porteuse massive – la dernière en date dans la région, sensiblement équivalente en dimensions et proportion, est celle que posa Pierre Puget à la Vieille Charité à Marseille voilà plus de 400 ans – elle est composée de 764 m3 de pierre en 1942 blocs, de 800 m3 de béton, 135 m3 de bois et 32 tonnes d’acier.

 

LES MATERIAUX 

Vérité des matériaux dans leur usage brut (pierre, bois, béton, cuivre) et dans leur vieillissement naturel. Le bois rappelle l’arbre de vie reliant la terre au ciel. Les autres matériaux nobles reflètent les trois couleurs symbolisant les trois vertus théologales : le vert du cuivre de la coupole pour l’Espérance, le rouge terre-cuite de l’enduit de façade pour la Charité et le blanc de la pierre pour la Foi.

 

L’ECLAIRAGE 

Le seul rayon de lumière directe vient d’en haut, pénétrant par l’œil du dôme. Dans l’esprit roman une douce lumière intérieure emplit tout l’espace sous la coupole, qui représente la caverne du cœur, par un éclairage indirect provenant des absidioles du baptistère et du Saint-Sacrement, le baptême et l’eucharistie étant les deux sources de lumière pour le chrétien.

 

LES FORMES 

Le plan carré représente la terre, réceptivité de la matière, et la structure circulaire en hauteur le ciel, l’activité de l’esprit. L’œuf évoque ici particulièrement la famille. L’ovale est une image du paradis terrestre : céleste par sa forme courbe et terrestre par le quaternaire des centres géométriques qui définissent son tracé. Le double carré de la façade exprime la « double unité » de Dieu et/en son temple.

 

L’ACOUSTIQUE 

Trouver le juste équilibre entre intelligibilité du message et réverbération pour inviter au recueillement et favoriser le « silence intérieur ». Travail très sensible composant simultanément sur trois niveaux d’exigence : l’harmonique, le mélodique et le dynamique.

 

LE TYMPAN 

Il accentue la charge symbolique du lieu du Passage, acte fondateur de la vie spirituelle. Véritable visage et expression condensée de l’édifice, ce tympan mosaïqué par le père Rupnik révèle à la fois l’originalité de la source chrétienne et sa réelle actualité.

 

PARASISMIQUE 

La règlementation traduisant les exigences contemporaines pour ce vénérable et immémorial matériau restait à écrire et l’outil de calcul à inventer. L’Ecole des Mines d’Ales l’a fait juste au début du chantier et a pu tester son logiciel de calcul en éléments discontinus sur des parties du projet. Le pont du Gard et les arènes de Nîmes donc en effetont bien survécu aux séismes majeurs qui ont ruiné la Provence . . . on peut le calculer !

 

LA PIERRE 

Parce que depuis la nuit des temps elle est au cœur du patrimoine de l’humanité. Parce que elle est porteuse de mémoire et créé un trait d’union entre le passé et l’avenir. Outre sa valeur symbolique intrinsèque la pierre porteuse massive a aussi été choisie pour ses performances économiques et constructives. Les nouveaux critères renforcés de la Haute Qualité Environnementale rendent aujourd’hui une place capitale à cette pierre que les bâtisseurs avaient rejetée, et qui manifeste au cœur de la cité un signe fort de solidité et de pérennité.

 

QUELQUES CHIFFRES 

  • 54 personnes ont contribué à sa conception avec notamment l’appui de l’ISRFMP de Rodez, et 67 ouvriers à son élévation.
  • Eglise et baptistère 800 m².
  • 700 places assises dont 250 en tribune.
  • Coupole 25 m par 19 m, et 19 m sous clef.
  • Début des études 1998
  • Permis de construire 2000
  • Bénédiction de la première pierre 6 janvier 2001
  • Début de l’élévation janvier 2003
  • Consécration juin 2004

 

DETAILS DU PROJET

 

VILLE

Istres

 

ANNÉE

1998 – 2004

 

MAITRE D’OUVRAGE

L’association Diocésaine d’Aix et d’Arles 

 

BUDGET

2 600 000 euros

 

CATEGORIE

Religieux et Culturels

 

LIENS

ISRFMP

Crédits photographiques